Première journée royale

Court sommeil pour la petite famille fraîchement débarquée. Les bébés qui hurlaient comme si souvent réveillèrent leur père qui les mit à côté du ventre de leur mère pour u'ils boivent et cessent de les réveiller pour le moment. Mais... Shao ne se laissait pas faire. Il était calme, mais une fois lancé, le bébé s'en donnait à coeur joie. Il finit par s'arrêter et regarder son père dans les yeux. Il tira les poils de Nolan pour grimper. Le prince se demandait si Reïna allait un peu mieux. Hier elle semblait tellement épuisée...

Reïna ouvrit un oeuil. Puis le ferma aussitôt. Argh. Atroce lumière... Elle se sentait si fatiguée... Bon. Elle ouvirt un autre oeil. Argh... Le soleil, encore plus vif. Elle cligna des yeux, laissant papillotter ses paupières qui laissanent infiltrer quelques rayons de lumière. Bon. Il fallait se décider à présent. Elle ouvrit les yeux, les écarquilla un peu, puis se leva à moitié, se tenant sur les coudes. Euf... Elle avait encore les mêmes habits que la veille, fripés et chiffonés... L'aïsha se massa le crâne avec peine puis décida d'aller voir comment se portait la petite famille. Elle se leva difficilement puis s'avança dans le couloir... Plus que quelques pas... Comme ça, elle ressemblait à une vieillarde. Manquait plus que la canne. Enfin, après les ultimes pas qui la menèrent à la chambre de la Zafara, elle arriva dans leur cahmbre et tonna, soudain croulante d'énergie ;

"- Bonjour ! Bien dormi ?"

Idril dormait comme une masse. Nolan se débrouillait avec les bébés pour les garder calmes et cesser de les faire crier. On risquait de venir voir ce qui se passait même si seuls les serviteurs fidèles de sa mère se trouvaient dans cette aile du palais. Entendant Reïna qui semblait hurler, les boules de poils trémoussants pépièrent de protestation. De vrais oisillons en colère! Shao essayait de faire son grand mais sans dents il était difficile de faire peur à quelqu'un.

Reïna s'approcha du lit et vit Shao se trémousse rne ouvrant grand la gueule. Une gueule encore sans dents, avec une grosse langue rose qui frétillait comme un serpent. Elle gloussa, puis prit le petit dans ses bras. Tellement adorable. Elle caressa son pelage soyeux et duveteux de nouveau-né. Un vrai plaisir pour les doigts. Idril, elle, dormait toujours. bah. Autant la laisser dormir, se dit Reïna. En voyant le soleil, elle vit qu'il devait être plus au moins 10 heures du matin. Déjà... L'heure du repas de midi approchait déjà plus que celle du petit déjeuner. Autant en profiter... La veille au soir, elle avait remarqué qu'il y avait une immense fenêtre, ici, dans cette pièce, mais dissimulée par un grand rideau. L'aïsha se faufila entre les rideaux puis ouvrit la porte-fenêtre, qui menait sur un imposant balcon. Pile-poil au dessus de l'entrée du palais, une cour banale, avec des graviers. Quelques calèches étaient garées ici et là et en face d'elle, la grande muraille. L'idéal si on voulait se faire repérer, songea-t-elle. Mais le balcon était si beau... Si grand. Impossible de résister à venir voir la vue. Bah, sinon, leurs grandes capes à capuchons étaient toujours là.

Dès que sa grand-mère le prit lui caresser le poil, Shao ferma le mjseau pour se laisser faire en ronronnant. C'était bon ça! Le bébé se colla contre la gamine en s'accrochant aux vêtements froissés. Se laissant porter. Reïna regardait par le balcon. Pas la meilleure cachette c'était vrai. Mais c'était la première porte. Ils pouvaient toujours changer de chambre. Shao regardaient dehors par coups. Le soleil était si forts pour ses yeux de nouveau-né. Il regarda en bas, en haut. Son poil bleu brillant sur le lumière. Et cette lumière c'était chaud! Comme il était bien et la petite brise rendait l'air agréable.

"Areuh...."

La petite Isil se roula en boule sur le lit puis bousculason frère, enjouée. Elle était toujours aussi vive et dynamique. Pour un peitt d'une semaine à peine, c'est exceptionnel. Shao n'apprécia pas, et les deux petits commencèrent à se ruer de petits coups. C'était plus adorable qu'autre chose. Reï sourit puis déclara :

"- Si nous allions manger, maintenant ? J'ai très faim !"

Tant pis. Elle ne changerait pas d'habits. Après tout, elle était très bien aussicomme ça. La petite se mit à trépigner d'impatience et fit des petits bonds. Toute sa fatigue l'avait quittée, c'était impressionnant. Il faisait beau, chaud, et un merveilleux avenir s'offrait à eux...

Le ventre de Nolan se mit à grogner comme dix. Il eut un sourire gêné.

"Moi aussi... je prendrais bien une brioche... avec un tas de miel!"

Il se pourlècha les babines avant de prendre les bébés avec lui. Et de mettre une mais sur l'épaule de Reïna.

"Déjeuner pique-nique dans le jardin de Maman!"

Reïna acquiesça vivement puis laissa un dernier regard vers Idril, dubiative. Elle dormait d'un sommeil si profond et si paisible qu'il serait criminel de a réveiller. Sa poitrine se levait puis se baissait, au rythme de ses respirations. À peine. Une vraie belle au bois dormant, songea la petite. Mais elle préféra ne pas s'attarder et suiviti gaiement Nolan dans les couloirs, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans le jardin... Qui était encore plus magnifique que la veille. Reï gloussa et alla caresser une écorce douce d'arbre par-ci, cueillir une fleur par là. Comme un papillon butinant de fleur en fleur. Elle était aux anges.

Le déjeuner était déjà demandé par Arianca qui connaissait les gouts de son fils et les serviteurs savaient qu'il était revenu. ça leur faisait une telle joie. Tous les anciens amis du prince et sa mère comprise, se trouvaient dans le jardin, à glousser un peu voyant reïna si pétillante et surtout demandant des tas d'infos au prince qui ne semblait pas pressé du tout de leur conter l'histoire. Surtout ils regardaient les bébés qui allaient vers l'un ou l'autre pour voir qui les entouraent et les flattait tout le temps.

Reïna était contente. Tout allait décidément pour le mieux, les gardes étaient dans le secret et semblaient très bien s'entendre avec tout le monde. Il admiraient les bébés en riant et s'agglutinaient autour de Nolan pour connaître ses aventures. Reï s'assit sur un banc de pierre blanche, au soleil, soupira d'aise, puis laissa le soleil lui caresser la joue. Les rayons de midi étaient toujours plus intenses et plus chauds. Une vraie matinée d'été, se dit-elle. C'était vraiment une bonne matinée et ce serait sûrement une belle journée. Enfoncée dans ses pensées, elle ne remarqua pas que quelque chose lui tirait le bas de la robe. Elle ouvrit les yeux et découvrit une petite Isil qui la regardait de ses grands yeux bleus et qui s'agrippait au bas de sa robe.

"- Alors Pupuce ! Tu ne trouves plus ta maman ? ^^"

L'aïsha la prit dans ses bras puis la serra contre elle. Qu'elle était douce et mignonne.. Un vrai rêve de la tenir contre soi.

Nolan donnait des infos au comptes-gouttes. Il aimait faire durer le suspens avec eux tous. Ses amis. Le prince sirota un verre de jus de fruits tout en les écoutant. Shao rampait partout. Il s'éloignait que personne ne lui fasse trop attention. Le bébé cherchait sa mère. Il ne la voyait nul part. Où était Maman? Il avait mal au ventre... Shao s'arrêta à l'ombre d'un arbre.

Isil gigota un peu dans les bras de Reïna, tout en gazuillant et agitant la queue. Mamie! La petite tendit ses petites quenottes vers la figure de la magicienne.

Reïna attrapa ses deux petites mains fragiles et les agita, puis les frappa ensemble, comme si la petiote applaudissait. Cela fit rire Isil qui gazouilla gentimment. Shao, lui, semblait un peu perdu dans l'immensité du jardin secret de la reine mère.

"- Ne t'inquiète pas, ta maman arrive bientôt..."

Reï tourna la tête, humant le délicat parfum des fleurs de juin. C'étaient probablement les dernières, en juillet et aout naîtraient les fruits. Reï s'en ppour léchait les babines... Elle se souvenait, dans son modeste jardin de campagne régnait une odeur de lilas... Si bonne. Un vrai plaisir pour les narines. Aussi, dans son petit jardin, un mince filet d'eau que l'on appelait quand même ruisseau coulait doucement, procurant un doux bruit agréable pour les oreilles. Et aussi les pépiements des mésanges qui avaient établi leur nid juste dans le poirier au dessus d'une des fenêtres de la maisonnette... La jeune magicienne s'en souvenait comme si elle y était... Une vague de nostalgie l'envahit. Elle se ramollit un peu. Son petit chez-elle... Son nid douillet... À présent abandonné...

Arianca s'asseya aux côtés de Reïna. La petite s'ennuyait de son foyer? Ce devait être dur pour elle d'être partie. La Reine fit un calin à l'nfant, calin de mère.

"Ça te manques, pas vrai?"

Ce devait un bel endroit accueillant, maintenant abandonné. Shao tourna un peu sur lui-même, il cherchait sans relâche mais ne trouvait personne pour lui lècher le ventre. Il gémit un peu avant de hurler pour appeler sa mère.

Reïna acquiesça puis se laissa aller contre le buste de la Gelert blanche, chaud et confortable. La petite ferma les yeux et se laissa bercer par la reine. Un moment de proche intimité. Le soleil caressait toujours sa joue et ses pieds balançanet doucement, à environ une dizaine de centimètres du sol. Elle resta un long moment comme ça, jusqu'à ce qu'elle entende les plaignements de Shao. Elle leva la tête du buste de la reine, soupira, se leva avec difficulté, emplie de crampes... Et ramassa le petit Shao qui hurlait à pleins poumons et le berça contre elle. Il avait besoin de sa maman, diagnostica-t-elle. Mais elle dormait, malheureusement.

Un moment si doux entres elle. Arianca leva la tête pour voir Shao qui hurlait de toute la force de ses poumons pour appeler sa mère. Elle reconnaissait ces cris. Reïna était allée le chercher. Le bébé se faiait bercer sans arrêter ses pleurs. Il avait mal au ventre. Le laissant où il était Arianca glissa à Reïna de lui flatter doucement le ventre, ça le soulagerait peut-être.

Bien sûr, Arianca s'y connaissait mieux en matière de bébés. ReI rougit puis appliqua le conseil de la reine avec joie. Elle frotta d'abord doucement le ventre du bébé Zafara puis un peu plus fort en faisant des cercles avec sa patte plus large. Très vite, le petit gémit un peu moins mais il émettait tout de même de temps à autre un gémissement plaintif. Un vrai petit geignard... mais pas moins adorable, songea Reï. Elle aimait tellement Shao. Elle aiamit tellement Isil. Mais rien à faire, elle n'avait pas la force d'une mère. Seule Idril pouvait consoler son petit. Seule elle avait cet instinct de l'amadouer... L'aïsha sourit tristement puis s'assit sur le banc, plus appuyée contre la reine mais assez proche, toujours le bébé dans ses bras. Elle prit une bouchée de brioche puis croqua dedans, pensive.

Shao n'était geignard que s'il avait une bonne raison. Sa mère trop fatoguée ne l'avait pas lèché ce matin. Il n,avait pas pu faire ses besins. Il les avaient faits un peu plus tôt. mais le reste était toujours là. Quand ses deux grand-mères furnt à nouveaux côte à côté, il laissa échapper un bruit saugrenu.... une flatulence... Après quoi il bailla et suçota son pouce, il n,avait plus mal.

"Il ne lui fallait que la douceur d'une mère..."

Reï se boucha le nez et lança un juron... Pouah... C'était pas vrai... Comment une si petite créature pouvait créer une si grosse flatulence ? C'était répugnant... L'aïsha tourna de l'oeil et manqua de vomir dans les pétunias, derrière. Elle émit un gémissement puis répondit, en écho à Arianca :

"- La douceur d'une mère, oui... Dorénavent, tous les matins il faudra le laisser auprès d'Idril... je veux pas revivre ça...."

L'aïsha tordit la bouche puis avala vite une gorgée d'eau. Bwargh. Un cauchemar...

Shao gazouillait gentiment, tout tranquille. Son mal était passé. Il était bien à présent. De la tête de Reï, Arianca eut un gloussement.

"J'ai pensé à Idril... elle est épuisée non?"

Arianca sortit un biberon de lait chaud d'une de ses manches et le montra à Reïna. Reconnaissant l'odeur du lait chaud, Shao se mit à renifler, il avait faim!

Reïna attrapa avec reconnaissance le biberon, adressa un signe de tête à la reine puis fit boire le petit. Il mourait e soif et de faim, le pauvre. Sa soif ne serait pas complètement étanchée, mais bon, c'était déjà mieux que rien. Le petit but goulûment au biberon puis fit un grand sourire, un sourire sans dents... Adorable. Un sourire édenté, comme on dit.

"- Oh oui. Tant d'évènements pour elle... La naissance des bébés, la fuite... C'est épuisant pour une jeune mère, j'imagine. Elle a vraiment de la force et du courage, c'est incroyable... Elle est vraiment vaillante, comme Zafara. Je suis tellement fière d'elle."

Reï tapota doucement le dos du petit, la tête penchée, toujours un peu pensive, les yeux dans le vague.

"Les Zafaras de Néopia étaient comme elle... pas très fertiles... mort infantile élevée... les mères mourraient souvent en donnant naissance, celles qui survivaient pourraient mourrir dans les heures ou les jours qui suivaient..."

Shao but goulument au biberon, agitant la queue. Il termina rapidement la bouteille. Ça faisait du bien. Reïna lui donnait des tapes sur le dos, comme maman avec ses coups de langue. Il semblait dormir sur l'éaoule de la magicienne pendant qu,elle parlait avec la Reine:

"Idril est forte... mais elle peut être fière d'avoir une mère telle que toi.... et une mère qui soit fière d'elle..."

Moment si calme interrompu par un bruit soudain et une sensation gluante et chaud sur la robe de Reïna. Shao continuait d'agiter la queue mais la robe de la magicienne devrait être lavée à fond... Shao venait de vomir.

Reïna était sérieuse. Elle écoutait en hochant doucement la tête aux paroles de la Reine. Tout cela l'intéressait, la fertilité des Zafaras, l'avis d'Arianca sur Idril et elle. C'était toujours bon à savoir... Reï emmagasinait toutes ces informations pour les ressortir plus tard ; qui sait, dans un livre, peut-être... Mais ça ne servait à rien de se faire des idées.

"- Oui, je comprends. Pour beaucoup de races, l'accouchement est aussi un acte très périlleux et difficile... Mais, comme vous dites, je crains que les Zafaras soient la race la moins fertile... Et comme je le répète souvent, nous avons énormément de chance d'avoir trouvé ces deux-là et qu'ils ont eu une por..."

Elle allait continuer mais quelque chose l'en empêcha. Quelque chose de gluant. De liquide. Qui coulait sur toute l'épaule, le dos et un peu le devant de sa robe. Elle grinça des dents, baissa les yeux : le vomi de Shao. Oh... Le petit pourtant ne semblait pas très malade. Repu il bâillait et agitait ses petites pattes dans les bras de Reï sans se soucier de sa robe. Reï d"églutit, puis, à son tour, elle vomit aussi.

Les sacs en papier servaient toujours, où que l'on soit. Arianca en tendit un devant Reïna pour qu'elle ne fasse pas de dégats. Quand la petite eut terminé, un domestique vint avec une serviette dont la Reine se servit pour éponger le tout. Elle déposa Shao à terre. Le bébé regardait Reï qui ne semblait pas bien. Il voulut s'éloigner le plus possible et attérrit dans un parquet de fleurs, on ne le voyait plus très bien. Il se roula en boule et attendit.

Reï se mit le visage dans les mains puis resta comme ça un long moment, la tête penchée en avant. Elle ne pleurait pas. Elle ne se plaignait pas. Non, elle ne dormait pas ^^'. Simplement, elle reprenait peu à peu ses esprits. Sa tête tournait et une douleur fulgurante, telle une longue sonnerie, assourdissait ses oreilles... Couvait-elle quelque chose ? Pas moyen d'en être sûr. Enfin, elle enleva ses mains puis ouvrit des yeux cernés, brillants de fatigue, et s'avança en chancelant vers un arbre. lElle s'adossa contre son tronc puis leva la tête, observant les feuillages verts qui ondoyaient autour d'elle, une fine brise parcourant les branches.

L'enfant devait être épuisée. Tout ce temps à voyager et tant d'endroits où elle aurait pu tomber malade. Arianca demanda à domestique de la reconduire à sa chambre, qu'on lui donne des soins. Pendant qu'elle prenait Shao et Isil dans ses bras, Shao qui avait perdu son sourire et qui bougeait presque pas. Elle les ramena à leur mère où ils se blottirent contre le ventre d'Idril. La Reine retourna au jardin et le reste de la journée passa calmement.