Royales retrouvailles

[Et voilà ^^ Je suis d'humeur! ]

Enfin. Ils étaient arrivés à Néopolis... Néopolis, la belle, la grande. Une vraie ville, technologie et sciences modernes au rendez-vous... La ville la plus grande et la plus renommée de tout Néotopia. La Capitale, comme on l'appelle. Entourée d'une vaste muraille, et une immense porte à l'entrée. Immense. Sept Elefantes empilés pourraient passer ! De même pour la largeur. Les Portes. La charette toute bossue et biscornue semblait bien minable et piteuse devant ces immenses portes. Les gardes les alissèrent passer sarcastiquement :

"- C'est bon, passez. Vous allez exposer votre machin ambulant au Musée ? Ils vous feraient un bon prix... Si ce truc était en meilleur état !
- Non. Et vous, vous avez trouvé votre humour dans un musée aussi ?"

Le garde se tut, pris au dépourvu. Avec un grognement, il les laissa passer et Reï, dignement, entra dans la capitale. Nolan avait conduit la charette toute une partie du voyage et, le matin même, elle avait repris les commandes. Voir des Zafaras à l'entrée de la ville serait un scandale. Inadmissible. Ils se cachaient, alors. Reï "gara" la charette sur une sorte de "parking", grande plate-forme avec de la place pour les convois. Puis, elle prit le cheval par son harnais. Il commença à trottiner, las, la tête basse. Reï fit quelques pas puis attendit ses amis. Quelques secondes plus tard, ils arrivèrent, encapuchonnés sous de larges capes, ne laissant apercevoir que la couleur de leur pelage. Jamais personne n'aurait pu remarquer que c'était les deux Zafaras. L'un deux tenait deux paquets empaquettés dans ses bras.

Quelques heures plus tard, ils vagabondaient dans le marché de Néotopia. C'était pas prévu dans le plan que la ville soit si grande. Un vrai dédale. Le marché était immense, et recouvrait plusieurs quartiers de la ville. Dans de grands escaliers qui servaient de carrefour, sur des petites passerelles qui reliaient les maisons entre elles, dans les petites ruelles sombres et partout, la foule bousculait tout le monde et leurs conversations bruyantes aussi. De la fumée, provenant de grils divers, des tavernes, des lumières, des gens, des troubadours... Il y en avait pour tout le monde. Une vraie cohue. Une mêlée de gens tous rapprochés... Nos compagnons s'étaient perdus de vue plusieurs fois, mais, heureusement, le destin avait voulu qu'ils se retrouvent à chaque fois. Allez savoir ce qui va se passer...

Néopolis... Wow... Nolan ne se souvenait pas que c'était grand! Caché avec Idril sous la couverture, il regardaient en silence. Gardant le bébés sans un bruit. Dans la ville, ils revêtirent des capes à capuchon pour se cacher on emmaillota les bébés dans des tissus, qu'ils respirent sans se faire voir. Maintes fois séparés par la foule, ils se retrouvaient toujours et Nolan en eu assez bien vite. Il prit Reïna et Idril par les épaules. Les guidant dans une direction bien précise: le palais de Néopolis.

Dans un dédales du rues et de ruelles sombres puis des espaces verts, des marchés, des toits, des passerelles, des escaliers. Un vrai labyrithe. Mais ils arrivèrent devant une autre muraille, la muraille de la royauté. Il les tira avec lui sans les bousculer. Puis ils purent appercevoir un trous dans le mur de pierre, caché par un buisson, personne ne l'aurait vu sans exploration poussée. Nolan leur fit signe de ne pas parler et les y poussa. Maintenant dans les jardins. Il les prit chacune leur tour pour les faire montre sur les tours jusqu'au jardin de sa mère. Une fois tous les cinq réunis, il leur dit qu'ils pouvaient enfin souffler.

Personne ne dérangeant ne viendrait. Mais il espérait que sa mère arrive bientôt. Idril mit le petits sur l'herbe et se coucha autour d'eux, regardant partout avec intérêt. Nolan admirait le jardin.

"Maintenant on attend Maman"

Reïna était époustouflée. Nolan connaissait si bien Néopolis ! Il était l'aise, et les menait avec assurance à travers le dédale. Un vrai maître, se dit l'aïsha. Sa main, chaude et rassurante, les guidait en expert dans la ville. Elle se sentait bien. Après encore quelques rues, jardins, carrefours, parcs et autres lieux, ils arrivèrent enfin devant une autre muraille. Moins imposante,c ette fois, mais toujours impressionnante. Elle était là, béate, bouche grande ouverte devant le magnifique palais. Envoûtée. Hypnotisée.. Les architectes de tout Néotopia s'étaient réunis pour créer le plus beau palais de la planète, avait lu dans un bouquin de légendes la jeune magicienne, et ils avaient réussi ! Des tours, des portes, des toits, des balcons, des terrasses, des gravures, des ornements... Un vrai paradis des yeux.

Nolan la tira de sa rêverie et la mena à travers une brêche dans le mur. Reï se dépêcha d'y entrer et ils entrèrent dans un jardin. Mais quel jardin.. Symétriquement, trois mares, qui ressemblaient plus à des lacs, étaient disposés. Tous étaient entourés de dioverses variétés de fleurs, totues plus belles et plus rares que les autres. L'on pouvait trouver aussi une pinède, une roseraie et une hêtraie. Le gazon était coupé bien court et les arbustes bien droits. Magnifique. Le Jardin Secret de la reine. Là où Nolan avait probablement passé totue son enfance... L'aïsha était subjuguée.

[pas terrible...]

Le jardin de sa mère. Nolan en humait le parfum, le parfum de sa mère qui avait bercée son enfance. Sa mère si douce. Quand Nolan n'était pas dans la pièce caché il était ici avec elle qui lui racontait l'histoire de Néotopia et l'histoire de sa race. Les Zafaras détestés. Des bruits de pas. Personne ne pouvait entrer ici. Sa mère n'était-elle pas occupée au palais?

Le prince se retourna d'un mouvement vif, dévoilant son visage, prêt à se battre quand il se radoucit aussitôt. Il fixait la personne en face e lui et soudain se mit à courir vers elle, des larmes de bonheur aux coin des yeux.

"Maman!"

Idril détourna son attention des fleurs pour regarder où était parti son compagnon et pourquoi il avait crié. Elle se pencha au-dessus des boules de poils couinantes qui essayaient d'ouvrir leurs yeux par moments. Des yeux aussi bleu que le poil de leur mère.

Reïna regarda avec tendresse Nolan qui étreignait une femme. Cette femme, on le devine, était sans aucun doute la reine de Néotopia. La mère de Nolan. Une gelert blanche ravissante. Elle ne faisait pas son âge, elle devait déjà avoir dépassé la quarantaine, pourtant, elle avait les traits d'une jeune femme. Ravissante, oui. Reï eut tout de suite de l'affection pour cettze femme. Les retrouvailles durèrent quelques minutes, et ensuite, l'aïsha osa s'interposer. Elle s'approcha, mal à l'aise, de la mère et du fils, puis dit d'une petite voix :

"- Enchantée. Je suis Reïna... Moi, Idril (elle fit un geste du bras vers la Zafara) et les petits sont venus ici pour une raison bien précise.."

La petite fit un sourire puis invita Idril à les rejoindre. Cela devait surement surprendre la reine que Nolan aie trouvé l'amour et même une descendance. En y pensant, il - et Idril, aussi - avait eu beaucoup de chances. Une chance sur le million qu'ils se rencontraient, et c'était arrivé.. Le fruit du destin ?

Isil et Shao avaient bien tenu le choc lors du voyage. Ils semblaient un peu engourdis, certes, mais toujours en bonne santé. Deux boules de poils rouge et bleue. Attendrissants. La reine mère pourrait comprendre. Elle-même avait eu un fils Zafara... Et se retrouvait grand mère. Tout comme Reïna. mais cette fois, vraiment par les liens du sang. Les petits auraient une merveilleuse éducation. Entre leurs deux grands-mères, leur père et leur mère, ils auraient de la compagnie. Sans aucun doute.

La Reine serrait tendrement son fils contre elle.

"Tu as tellement grandi pendant toutes ces années... tu n'as pas eu trop froid, tu n'est pas malade, tu es blessé, tu es en bonne santé?"

La petite s'approchait d'eux. La Reine l'écouta dans le silence et garda la direction désignée par Reïna. Une Zafara Bleue qui la fixait. Il avait malgré tout trouvé une compagne, qui plus est une autre Zafara?

La Majestée lâcha son fils pour s'approcher des bébés qui commençaient à ouvrir les yeux. Gaga devant les bébés, elle se mit à genoux. Elle tendit la main. Idril laissait faire sans broncher.

"Deux enfants... c'est un miracle..."

Elle prit Isil dans ses bras lui caresser le dos.

Isil en question gémit un peu, puis eut un petit rire et attrapa le doigt de la Gelert blanche. Elle gazouilla un peu pois serra le doigt, enjouée. Isil était si mignonne, si adorable. Shao de même, mais lui, était un peu plus timide et réservé. Reï, attendrie, les regarda aussi. C'était un moment magique. Fabuleux, avait-on envie de dire. Tous s'entendaient à merveille. Tous étaient en émoi devant ces petites choses, si faibles mais si adorables... Reïna, ne voulant pas jouer les fauteurs de troubles, dut quand même rompre ce moment merveilleux.

"- Nous avons fui le village où nous étions. Tous étaient au courant pour les Zafaras dans le paisible village dans lequel nous étions. Et tout cela le jour de la naissance des petits. Ils sont âgés de moins d'une semaine, malheureusement. C'est un miracle qu'ils aient survécu au voyage.. maintenant, sans vouloir abuser de votre hospitalité, nous sommes de fuite à Néopolis. Nolan et nous comptions sur votre accueil..."

Elle se tut, laissant ses mots imprégner la reine en attendant qu'elle réponde. Être avec les bébés et jouer avec eux c'est une chose, mais s'occuper des affaires sérieuses en est une autre. Maintenant, il fallait prendre compte de la situation et trouver le meilleur plan. Tout cela, bien sûr, sans rencontrer le roi. Sa colère, sinon, serait immense et il n'y aurait probablment pas de pardon. Ils étaient en sécurité pour l'instant, mais peut-être pas éternellement... Le jardin était tranquille, et la magicienne attendait que la reine réponde. Cette réponse changerait proablement tout. Mais vu comme elle avait accepté son fils, il y avait beaucoup de chances qu'elle soit clémente et qu'elle autorise les petits à vivre ici. Ainsi que leurs arents, et leur amie, la magicienne, peut-être..

"Dans ma jeunesse les gens étaient pareils... ils croient les Zafaras responsable de notre venue ici... je n'avais pas le coeur à laisser Nolan mourir. Je l'ai gardé et caché. Choisissant des gens de confiance autour de moi. Nolan ne m,a jamais attirée le malheur. Il ne m'a apporté que du bonheur même avec ses bêtises de gamin"

La Reine remit Isil sur l'herbe près de sa mère. Alors ils n,avaient que moins d'une semaine encore? Et ils avaient du fuir le jour de leur naissance. La Gelert se tourna vers Reïna avec un sourire.

"Nolan est rentré chez lui, il est l'héritier. Ce palais est donc votre demeure à partir de maintenant...."

Se sentant fatiguée, la Reine se frotta les yeux.

"Maman!"
"Juste un malaise... à mon âge..."

Reïna acquiesça vivement de la tête puis prit la main de la femme. Elle était si courageuse. Pendant des années, elle avait élevé en cachette ce fils dont personne voulait, rejeté par les autres pour sa race. Mais, quand elle voulut serrer la main de la Reine Mère, en geste compatissant, une sorte de courant électrique passa entre les deux femelles. Reïna défaillit un instant. Non.. Cette présence qu'elle n'avait ressenti que plusieurs fois dans sa vie... Quelques minimes fois, qui lui avaient fait, comme cette fois-ci, une secousse dans le corps.
La magie.

Oui, maintenant la jeune magicienne comprenait. Le corps de la Gelert était habité, ou du moins contenait de la magie. Sous n'importe quelle forme... Elle plissa les yeux. Puis se rendit compte qu'elle avait précipitemment enlevé sa main de celle de la Gelert Blanche. Pas très respectueux, en plus pour une reine. Un peu honteuse, l'aïsha, en se maudissant, oublia tout de suite l'affaire de magie. Pourtant, elle aurait du s'en inquiéter...

"- Et maintenant, que faisons-nous ?"

La petite reprit son sérieux et fixa de ses deux yeux sombres les autres.

La Reine retira elle aussi sa main, sentant le choc. Cette enfant aussi avait de la magie en elle. Peut-être pas aussi puissante mais elle n'était pas sans recours. La Reine eut un sourire à pein perceptible. Destiné à Reïna. Elle se releva à l'aide de Nolan. Fixant l'enfant.

"Je vous conduis à votre nouvelle demeure. Dans chacune de vos chambres, il suffira de tirer la corde à votre lit pour que les serviteurs viennent s'occuper de vos moindres désirs... des serviteurs qui connaissent Nolan et ne craignent pas les Zafaras. Triés parmi tous. Ils sont de confiance"

Elle emmena tout le monde avec elle. Dans les couloirs désert. mais dans les appartements, elle mit sa main sur l'épaule de Reïna.

"J'ai à vous parler seule à seule"

Nolan veillerait sur sa famille qui déjà s'était installée dans une chambre.

Reïna suivit le petit groupe de gens à l'intérieur du château. Tout était somptueux. Les murs, en pierre, semblaient protéger toutes les attaques, et l'aïsha avait l'impression de souiller ce merveilleux endroit en posant les pieds sur les tapis rouges qui s'étendaient au long des couloirs. Aussi, aux murs, étaient accrochés de magnifiques peintures, tapisseries, représentant des scènes de bataille entre nobles seighneurs etc. Vraiment beau. Digne de royautés. On conduit les Zafaras à leurs chambres, mais avant que Reï puisse aller dans la sienne, la Gelert blanche l'arrêta en posant sa main couleur neige sur son épaule. La jeune magicienne fit un petit bond de surprise puis suivit la reine mère dans ses appartements.

Elles arivèrent dans une immense chambre. À tous les coins, un oeu partout, sur le lit, le bureau, les chaises, étaient posées des bougies qui éclairaient d'une lueur faible la pièce. Reï s'assit sur une chaise au dossier de velours, mal à l'aise. Que lui voulait la reine ? L'incident magique lui revint en mémoire. Cela concernait-il cela ? État-elle maléfique, après tout ? Reï se pinça leslèvres et se fit toute petite contre sa chaise... Suspense... L'aïsha eut déjà une tonne de scénarios catastrophes dans sa tête. Elle avait la manie de toujours tout voir sous la pire forme.. Mais au moins Lindi serait épargnée et irait bien. Elle était loin, à des kilomètres.. Et pourtant... Elle semblait en insécurité, là-bas, sans la présence de ses amis, Reï, Idril et Nolan.. Eux risquaient leur vie à la capitale.

La Reine s'asseya sur le lit, jambes croisées, les mains sur les genoux, fixant Reïna.

"J'ai ressenti un faible choc magique quand vous avez voulu me serrer la main. Vous êtes donc magicienne n'est-ce pas? Je dois vous avoir causé un grand choc à vous par contre, je pratique la magie depuis ma petite enfance... j'ai de l'expérience"

La Reine toucha son museau. Elle vacilla un peu.

"Je ne peux plus tenir..."

Elle se sentait extrèmement faible. Elle ne savait pas si elle résisterait encore.

Reï fronça les sourcils. Pourquoi tout de suite ces révélations ? La reine voulait-elle cacher quelque chose ? L'aïsha ne savaait pas trop. Elle était méfiante. Mais la Gelert Blanche semblait tellement, tellement faible... Maintenant, à la lueur des bougies, on pouvait voir les rides qui creusaient son front et les gros cernes noirs qui cerclaient ses yeux. Pourquoi toutes ces confessions ? Reï n'était pas sûre d'être la bonne personne à qui se confier. Elle était maladroite, jeune, et très timide. Pas trop du genre à trouver les bons mots pour réconforter..

"- O.. Oui, effectivement je pratique un peu de magie, dit-elle avec modestie. Vous en contenez une forte dose, n'est- ce pas ?"

Sans vraiment le savoir, elle venait de comprendre qu'être une Gelert blanche n'était pas vraiment la vraie apparence de la Reine Mère. Mais laquellle, alors... ? Et en quel but ? Reï reste quelques secondes silencieuses. Elle était pensive, essayant de comprendre le dédale qu'était l'esprit de la reine. Enfin, sceptique, elle demanda :

"- Mais.. Qu'y a-t-il ? Pourquoi ne tenez-vous plus ?"

Juste avant qu'elle n'achève sa phrase, comme un signe, la reine, qui vacillait jusqu'à présent, tomba dans ses bras, évanouie, ou quelque chose comme ça. Ne s'y connaissant pas trop en médecine, l'aïsha ne sut quoi faire. À chaque fois qu'elle voulait se relever, la masse devenait un peu plus lourde pour elle. Une petite aïsha maigrichonne VS l'imposante reine mère. Peut-être était-ce seulement un malaise.. Dû à une surdose de magie ? C'était possible. Tout est possible.

La Reine n'avait pas l'habitude de tenir un sort aussi longtemps. Elle était à bout de forces. Avant de pouvoir répondre à Reïna elle perdit connaissance et s'évanouit dans les bras de la gamine. Elle n'avait pas l'air très en forme. Elle ne pouvait plus tenir sous cette apparence.

Le corps de la Reine changeait. Montrant qu'elle n'était PAS une Gelert Blanche. Ses oreielles tombaient, son museau raccourcissait et changeait de couleur pour doré. Sa queue s'épaississait. Tout changeait, sauf la couleur de son pelage. Reïna par avoir, non une Gelert Blanche comme tous les pensaient, mais la race dont personne ne se serait douté que ses membres savaient utiliser la magie.

Arianca, la Reine, ouvrit les yeux.

"Je ne peux plus... faire durer le sort... pas pour le moment..."

Reïna se frotta les yeux. Que... Une hallucination ? Oui, sûrement. Dûe à la fatigue, sans aucun doute... La reine ne pouvait pas être une zafara. Pourtant, cela était quand même possible... L'aïsha fronça les sourcils, cligna des yeux. Non. C'était bien une Zafara au poil blanc et doré, affaiblie, amaigrie et épuisée qui était à moitié couchée dans ses bras... Donc, la Reine mère n'était autre qu'une Zafara. Drôle de constatation... Et drôle de destin. Cela avait dû être dur pour la mère d'avoir tenu, toutes ses années, seule détentrice de son secret et de magie. La magie était rare, merveilleuse... peu de gens le comprenaient. Reï était émerveillée par cette femme, plus courageuse qu'autre chose, qui lui confiait à présent son lourd secret. Elles se connaissaient à peine, mais pourtant, un lien se crééa entre elles. Reïna détacha doucement la reine de ses bras et la posa sur le lit, pour qu'elle soit couchée. Doucement, posément. Pas de gestes brusques, de cris. Tout devait se faire en douceur. Enfin, la jeune magicienne murmura :

"c'est un sort fabuleux... Vous ne pouvez pas savoir comme je vous respecte. mais il faut prendre du repos."

"Même Nolan... ne l'a jamais su..."

Elle avait épuisé ses forces à mener la famille dans les chambres puis à conduire Reïna ici. Son mari ne venant pas ici, elle se savait en sécurité. Personne ne trahirait son secret. Arianca prit la main de la gamine pour la serrer comme elle le pouvait.

"J'utilise ce sort depuis plus de trente ans... mais il m'épuise beaucoup. Sans cela je serais en meilleure santé..."

Reï serra aussi la main de la Reine et essaya tant bien que mal de lui sourire chaleureusement. Tout ce qu'elle pouvait faire pour l'instant, c'était elle aussi se confier et rassurer la reine. Elle était dans un état de faiblesse constant. Reï prit une grande respiration, puis commença à parler, d'un ton fluide et doux, sans changer de ton.

"- Si vous le voulez, je demanderai aux gardes de vérifier à ce que personne n'entre dans votre chambre pendant un jour ou deux. Vous pourrez alors prendre des forces pendant quelques temps, dans votre vraie forme..."

Elle se tut, puis continua. Les bougies crépitaient autour d'elles. Seul le silence régnait. La lune était bien blanche et laiteuse, ce n'était pas encore la pleine lune mais elle approchait. Un hibou hulula et l'aïsha se remit à parler.

"- Moi j'ai commencé à apprendre la magie très tôt... Je ne connais que quelques sorts de base. Mais, avec le temps, j'oublie, je pratique moins... C'est vrai que ces temps-ci, j'ai moins de temps à consacrer à la magie. Plus à Idril... mais depuis que Nolan est là, tout va mille fois mieux. Votre fils est génial..."

"Ton geste serait trait très apprécié... cela me ferait énormément de bien... il y a longtemps que je n'ai pas passé un jour sans user de magie... je n'avais pas... vraiment le choix... je me sens coupable de mentir à tout le monde... mais je n'ai pas le choix..."

Près de trente années sans prendre de repos mérité, juste le nécéssaire pour encore et encore cacher son apparence aux autres l'avait marquée. Parfois elle devait puiser au plus profond car elle avait besoin de se cacher plus longtemps. Et Reïna lui proposait de tenir les intrus au loin, le temps de récupérer. Arianca lui serait reconnaissante. Et encore plus... qu,elle ait pris Nolan avec elle... qu'il soit heureux avec sa petite famille... si il l'était, sa mère l'était aussi.

"Quand j'entrais dans mon jardin et que j'étais déprimée... Nolan s'y trouvait toujours. Il m'attendait avec un si grand sourire... il sautait dans mes bras. Il me réchauffait le coeur... j'ai pris de gros risques pour lui... mais je ne regrette rien... et toi? Petite magicienne... au coeur d'or... regrettes-tu? D'avoir ces quatre-la avec toi"

Reïna écouta avec attention la Reine Mère puis hocha la tête. Elle cala sa main sous son menton puis fronça les sourcils, pensive. Elle pensait à la manière de formuler ses pensées. Une minute s'écoula. Peut-être deux. Enfin, elle prit la parole et ses mots résonnèrent dans la pièce.

"- Je ne regrette en aucun cas d'avoir pris Nolan, Idril et leurs enfants avec moi. Avant de les avoir rencontrés, je vivais une vie d'ermite, coincée entre mes livres et ma main. Je ne faisais rien, j'étais timide. Même mes courses, je demandais aux gamins du village, contre quelques sous, de les effectuer. Mais rencontrer cette Zafara m'a permis de me développer, de comprendre. D'aimer, de ne plus être spoitaire. Avec elle, je m'épanouis comme avec personne. C'est avec elle, Nolan et peut-être les enfants - ils n'ont qu'une poignée de jours - que j'ai passé ou que je passerai les meilleurs moments de ma vie. Sans aucun doute. Je m'en fiche totalement qu'ils, soient Zafara ou pas. Je m'en fiche de la race... je les aime pour ce qu'ils sont."

La jeune magicienne se tut, pensant à tout ce que la mère magicienne avait éprouvé. Plus d'une fois, elle avait du craquer mais se retenir à la dernière seconde pour ne pas divulguer son secret... Mentir à sa famille. Son époux, son fils caché... Ses amis, toute la cour entière, tout le royaume... Voire toute la planète. Elle vivait dans un tissu de mensonges. Mais elle avait survécu. Elle avait surmonté.

Arianca retira ses mains et en posa une sur la joue de Reïna avec un faible sourire. Et une larme au coin de son oeil droit. Elle resta silencieuse après la proles de l'enfant. Tant de fois pendant toutes ces années elle avait voulu tout révéler. Leur dire. Leur montrer et leur prouver que toutes leurs idées étaient plus que fausses, étaient infondées. Une race en voie d'extinction par simples rumeurs. Des membres hais et méprisés, battus et torturés... et ils ne savaient même pas pourquoi. Elle avait du assister à ces spectacles quelques fois. Où elle voyait un Zafara, devant la Cour, se faire martyriser alors que dans se regard de lisait l'incompréhension, la solitude, la tristesse et la souffrance. Ils avaient tous tourné la tête vers elle, ils le sentaient, ils le savaient pendant leurs dernières minutes. Mais ils étaient incapables de le dire. Elle ne pouvait ordonner que l'on arrête. Pour ça elle aurait dit donner une raison.

Dans le regard de la Reine, c'était de la souffrance de voir ses semblables tout ça, la solitude d'avoir un tel secret et l'amour qu'elle avait envers son enfant... et l'admiration qu'une fillette telle que Reïna ait bien voulu en prendre sous son aile et ait été capable de les aimer elle aussi malgré leur apparence.

"J'ai pu voir, dans les yeux de ta Zafara, qu'elle te tenait en très haute estime... n'ai-je pas raison?"

Oui, tout ce qu'avait enduré cette Zafara devait être horrible. Pire. Reï était sûre q'elle ne s'imaginait pas toutes les "tortures" qu'avait dû subir la reine. Des tortures silencieuses mais pas moins douloureuses... Probablement, elle devait avoir vu beaucoup de Zafaras souffrir et être torturés devant elle. Ou bien entendu des injures, des moqueries racistes sur les Zafaras... Mais elle avait dû s'endurcir. Surmonter tout cela. Être au dessus. Cacher ses sentiments, ne pas paraître outrée ou blessée. Rzestter, enfin, paraître, la Gelert Blanche reine de Néotopia et de Néopolis. Souvereine froide mais néanmoins chalzeureuse avec ses proches... Et son fils.

Reï rougit très violemment en entendant les mots que la reine avait susurrés. Était-ce vrai ? Elle n'était pas sûre... Idril et elles avaient passé tant de moments douloureux ensemble. Et de moments joyeux. Elles s'étaient rencontrées, testées, perdues, puis retrouvées. Maintenant, elles ne se quittaient plus. Tout un parcours. La jeune magicienne décida de répondre plus au moins modestement. Mais la confusion l'emporta. Bafouillant, elle répondit, mal à l'aise :

"- Euh... Eh bien... Oui, en quelque sorte... Nous... Nous avons surmonté beaucoup d'épreuves ensemble, nous sommes réellement proches, je l'adore et je suppose qu'elle aussi... Enfin, hem... Je crois.. Elle est très, très importante pour moi"

Arianca élargit son sourire. La gêne de l'enfant la rendait adorable. Comme si Reïna redevenait une enfant, après tout ce temps à être l'adulte qu'elle n'était pas.

"Je suppose... qu'elle n'était pas éduquée quand tu l'as prise sous son ton aile?"

Idril devait être sauvage et se fier à elle seule pour survivre. Un animal. La rencontre avec Reïna avait sûrement changé toute sa vie. Dans les yeux d'Idril, l'intélligence, capable d'apprendre et de comprendre.

"Elle ne devait pas être... très bavarde"

Reï eut un rire nerveux, puis se décrispa. Se détendit un peu plus.. Apparemment, la reine mère la comprenait. C'est sûr que, étant Zafara elle aussi, elle devait comprendre ce que ressentait Reï. Assurément. Elle aussi devait être passée par ce cap... Le cap sauvage. Mais Reï n'en était pas certaine, au fond. Peut-être qu'elle aussi avait été sauvage, ou pas... Beaucoup de questions se bousculaient dans la tête de l'aïsha. Beaucoup de questions, qui, malheureusement, resteraient sûrement sans réponses. Enfin, la jeune magicienne se décida à répondre et dit :

"- Oui. Je l'ai trouvée dans la forêt, lorsqu'elle chassait. On s'est tout de suite aimées et j'ai commencé à l'éduquer... Elle progresse à vue d'oeil, c'est fulgurant"

L'aïsha regarda autre part, pensive. Elle lissa un pan de la couverture puis regarda ses pieds, qu'elle balançait d'avant en arrière. Le lit était haut, ses pieds ne touchaient pas le sol. Elle leva la tête. C'était un beau lit à baldaquin commene n possédaient certaines personnes.

"J'ai grandi dans la rue... dès mon plus jeune âge je maniait la magie, je la sentais en moi, c'était une amie, une alliée. Toujours plus loin, toujours plus fort pour vivre. Un couple de nobles m'a vue, sous le sort, et m'a prise avec eux. J'avais environ dix ans. Ils ont peaufiné mon éducation. Puis je me suis marié... il y a près de vingt ans j'ai eu Nolan. Pendant dix ans je l'ai gardé en secret avec moi puis il a fui.... il est de retour... peut-être montera-t-il sur le trône? Avec Idril? Idril... c'est bien le nom de ta Zafara? Ils ont eu beaucoup de chance de se rencontrer. Si les Zafaras euvent avoir plusieurs bébés presque à chaque fois... il reste que la taux de mortalité est élevé... et qu'ils ne sont pas très fertiles... tu as eu de la chance qu'elle enfante tôt et dans un délais rapproché..."

Arianca se plaça un peu mieux sur ses couvertures et sur ses oreillers. Elle était plus confortable là.

"Si tu me racontais... comment vous vous êtes rencontrées? Ou... tout ce qui vous est arrivé depuis cette rencontre... je suis vraiment trop curieuse"

La Reine retint un rire.

Reïna sourit d'amusement puis continua à balancer ses jambes, un peu pluqs fort. Tout raconter. Depuis le début. Pourquoi pas ? Le parcours de la Zafara blanche l'avait impressionnée. Elle avait eu décidéùment beaucoup de chance. Sertout de se marier au roi, et d'avoir une telle proximité avec la magie ! Oui, elle auassi avait eu de la chance. De rencontrer Idril. Ett Nolan. Qu'eux se rencontrent. ZEt qu'ils aient eu des enfants... Quelle chance, oui... Reï prit son inspiration puis commencça à tout réciter dfepuis le début. le tout début.

"- Voilà... Alors... Tout a commencé un jour, je me promenais... J'ai vu une Zafara. Une zafara bleue. Idril, oui... Au début, j'ai eu peur d'elle. Mais nous nous sommes rapprochées et finalement, elle est repartie avec moi vers la maison. Là, les ennuies ont commencé... Seule, j'étais presque incapable de l'élever. Nous avions un tas de problèmes... L'élever, la nourrir, la cacher, la distraire, l'éduquer, lui faire comprendre ce qui est bien et mal... Très difficile. Un jour, c'était le drame... Je me suis mise en colère contre elle. Toutes deux nous l'avions mal pris. Alors... Elle s'est enfuie, et moi, incapable, je suis restée chez moi à pleurer. Elle abien failli être achevée par sa meute de Gruslen, qui, fâchés contre elle, pensant qu'elle lesd avait trahis. Mais finalement elle s'est sortie de justesse car une personne l'a trouvée : Lindi..."

Au nom de la petite Acara, sa voix se brisa. relater tous ses souvenirs était difficile, et plus d'une fois elle avait eu la larme à l'oeil... Tout ce qu'elles avaient vécu ensemble. Et tout ce qu'elles vivraient ensemble.