Une nouvelle arrivante à Néopolis...

Idril se calmait à présent. Elle commençait à comprendre. L'idée que ce que Reïna disait était vrai commençait à s'insinuer dans son esprit. La jeune magicienne calma son souffle irrégulier et ravala ses sanglots. Elle devait se montrer forte. Montrer à sa fille qu'elle ne perdait ni l'esprit, ni l'espoir (<3 j'aime cette phrase). Lui montrer qu'il y avait une issue, un échappatoire, que ce n'était pas la fin du monde... Car elle venait de comprendre que si elle était triste, Idril le serait aussi. Si elle était joyeuse, idem pour sa Zafara. Une sorte d'exemple. Une référence courageuse et forte, une image de bienveillance... Il fallait se montrer forte.

"- A.. après cela, dit-elle en étouffant un dernier petit hoquet, la voyante ne se souvenait plus très bien... Elle dit que c'est ce soir-là, quand tu approchais des six ans, une tribu des Gruslen t'a trouvée errant à proximité. Et, elle pense que, affolée que tu ne sois pas dans la souche d'arbre protectrice, elle a dû, sous le coup du choc, avertir ton père..."

Elle se tut quelques instants. Des larmes revenaient dans ses yeux. Pourquoi elle pleurait ? Ce n'était pas sa propre histoire. Mais c'était tout comme. C'était celle de sa fille.

"- Tu comprends... Tu avais six ans, mais tu ne savais ni parler, ni marcher... Elle ne t'a jamais rien appris de ça pour éveiller les soupçons... J'imagine que, pour elle, la seule image qu'elle avait de toi c'était un enfant dormant tranquillement dans une souche d'arbre..."

Elle inspira longuement. Ses yeux la picotaient. Elle tomba dans les bras d'Idril, et lui murmura :

"- Tu es sure de vouloir entendre la suite ?"

Comme parfaitement règlés l'une sur l'autre depuis le premier jour. L'une ne pouvait être joyeuse sans l'autre. Pas vraiment. Voir sa mère triste la rendait triste et elle faisait tout pour lui redonner le sourire. Pareil pour elle.

Reïna séchait ses larmes. Elle voulait se montrer forte pour sa fille. Un modèle. Un exemple. C'était sa mère de coeur. Elle en avait une de sang. Mais elle en avait une autre tout aussi importante à ses yeux. Reïna.

Elle connaissait une partie de son histoire. Le plus lointain de ses souvenirs, ce qu'elle se rappellait, c'était deux Gruslens, assez gros, qui la tiraient eux en grognant, puis des jeunes qui lui tournaient autour pour qu'elle joue avec eux. Mais rien avant. Rien le jour où elle partait, ni avant.

"Je suis pas certaine... mais... je serai pas vraiment en paix tant que je saurai pas... pas vrai?"

Reï se mordit la lèvre et hocha tristement. Elle avait un goût d'eau salée dans la bouche, sûrement une des séquelles de ses grosses larmes. Elle avait envie de savoir tout le dénouement de cette histoire, bien sûr. Mais pour cela, il fallait passer par les moments difficiles... Et faire avec. Toujours faire avec, quoi qu'il arrive.

"- Alors... Elle se souvient d'une colère... La.. La voyante, je veux dire."

Ses paroles étaient légèrement incohérentes, elle parlait, ou elle susurrait, c'était étrange, et l'aïsha n'était pas sûre qu'Idril comprenne tout à fait. Mais elle faisait de son mieux, et ça, la Zafara devait le ressentir, son amour.

"- Ton père a dû péter les plombs.. Enfin je crois.. Il a battu ta mère, ça elle s'en souvenait, la voyante, et il n'a rien fait du tout pour récupérer son enfant... Puis, viennent le tour des véritables méchants... Je... En fait... dans toute notre histoire, c'est eux les vrais fautifs..."

Elle fit une courte pause, les yeux dans le vague, puis continua.

"- Ils sont deux. La voyante ne pouvait pas les distinguer vraiment.... Elle se sovuient juste que l'un était encapuchonné et l'autre - une femelle - avait le pelage vert. Rien de plus... Ton père s'est payé leur aide et..."

Elle éclata de nouveau en sanglots, ne pouvant retenir sa fontaine de larmes. Elle se pressa contre sa fille. Elle ne pouvait supporter de dire cette phrase. Elle ne le pouvait pas. Mais elle la dit quand même.

"- Alors, ces deux mercenaires ont assassiné mes parents pour ne pas que ta mère continue à s'occuper de ce bébé qui était toi."

Idril ouvrit grands les yeux. Quoi... Elle... Il..... enfin c'était assez Incohérent dans sa tête. Son père avait osé battre sa mère? Pour ça... Dans toute leur histoire? leur histoire? C'était pas la sienne? À elle seule? Mais son père n'avait rien fait? Rien... pour sa propre fille? Son propre enfant? Le sang de son sang.

Elle ne voulait pas parler. Et son père encore... il s'était payé des personnes. Mais pour faire quoi? Pour...

La suite était encore moins drôle. Ces gens... avaient... tué les parents de Reïna? Ils avaient....

Idril lâcha la fillette. Le regard vide. Le regard triste.

"Ils.... père... mère... je..."

La Zafara partit en larmes, des vraies chûtes d'eau. Meme en les essuyant sans arrêt.

Il n'y avait réellement aucune raison d'en vouloir à Idril. Aucune. Aucune chose à lui reprocher... C'était ce que Reïna pensait, et elle ne changerait pas d'avis. Elle aimait sa fille et pour rien au monde elle lui en voudrait pour une chose aussi "futile"... Bon, d'accord, pas vraiment futile. Elle avait envie de la connaître, sa mère, et pas qu'un peu... Ainsi que son père... Mais elle n'aurait jamais rencontré Idril s'ils n'étaient pas morts. C'était bien triste de penser ça, mais tout était bien comme il l'était pour l'instant...
Si ce qu'elle avait fait n'avait pas gâché leur bonheur si éphèmère.

"- Puis... Ensuite... Je ne sais pas... Mais ces deux mercenaires... Il faudrait leur ôter la vie. A tout jamais... Ils ont tué des innocents."

Elle se tut, perdue dans ses pensées. Au fond de son ventre, une petite boule d'anxiété se formait... Elle était si nerveuse. Ses larmes avaient un peu cessé, elle en fut bien heureuse. Ce n'était pas toujours contrôlable.

"- Un jour... Je les tuerai. On les tuera..."

Elle éclata de rire. D'un rire acerbe, un rire jaune. Elle se haïssait. Elle haïssait les assassins de ses parents. Elle haïssait le monde entier. Sauf Idril.

"- Tu as vu ce que je dis ? C'est impossible. Je ne suis qu'une idiote. Ca ne sert à rien de les tuer. Même pour ce qu'ils ont fait... Puis... Même avec ma magie de minable. Ce qui est fait est fait..."

Idril essuyait les larmes, comme elle le pouvait, elles revenaient sans cesse. Tout... c'était parce qu'elle était une Zafara. Elle maudissait son père d'avoir fait ça. Tout ça. Elle serrait les poings. Mais elle regardait Reïna. Idril était du même avis qu'elle concernant les concernés de tout ça. La Zafara prit une bonne inspiration avant de gifler sa mère.

"C'est pas tout le monde qui est doué à la magie. Arianca elle s'entraine dur depuis qu'elle est un bambin! Et toi tu t'occupais de nous, 'as pas eu le temps c'est tout! Moi j'ai pas de magie, je sais pas marcher, je sais pas tenir des couverts! Je dois tout apprendre! Moi qui ait ma vie dans la forêt! Tu crois que c'était facile? Je comprenais rien à rien!"

Idril se calma. Reïna s'emporterait peut-être.

"Ce qui est fait est fait... on peut juste réclamer justice, en les faisant payer, tous... et... en aidant ma mère... ele a prit tout ces risques pour moi... je veux lui montrer que je suis toujours là..."

Elle serra le médaillon dans sa main.

"Maman... t'es une mère pour moi, tu le seras toujours. J'ai ma vraie mère qui doit encore aujourd'hui se demander où je suis. J'aimerais la revoir, lui dit que je vais bien, lui dire que je ferai tout nous venger, tous..."

Calin à la petite magicienne.

"J'ai déjà une maman... c'est toi...."

Reïna fit un petit sourire triste et se laissa mollement câliner par sa fille. Non qu'elle ne partageait pas ses idéaux, loin de là. Mais... Comment dire... Elle se sentait si lasse. Tellement lasse. Elle n'avait pas envie de mener bataille... Pas pour l'instant. Alors, elle fit un petit sourire triste à la Zafara.

"- Tu as raison. Je suis une lâche... Arianca est si courageuse... Moi, je suis nulle. Je ne mérite rien... Je ne te mérite pas. Tu ne me mérites pas. Tu es beaucoup trop bien... Tu as une si belle vie..."

Sa voix s'éteint. Quelques larmes revenaient dans ses yeux déjà rougis par tant de pleurs (ça va, ça vient....).

"- Avec Nolan... Et les bébés... Arianca est une belle-mère exemplaire... Tout ce que je fais, je le rate de toute façon. C'est Nolan qui t'a tout appris, rappelle-toi.. Toutes mes tentatives pour t'apprendre quoi que ce soit ont été vouées à l'échec... Je crois que..."

Maintenant, elle pleurait vraiment, mais plus doucement. Les larmes coulaient simplement une à une sur sa joue sans qu'elle puisse en contrôler le flux. Son cou était trempé. Mais elle s'en fichait... Ses yeux brillants de larmes se tournèrent vers Idril.

"- Je crois que pour atteindre tous les objectifs que tu veux je ne te suis pas nécessaire..."

"Maman...."

Penses pas ça..... La Zafara retrouvait ses larmes.

"T'as pas rien fait... enfin... tu m'as sauvée Maman... si on se serait pas vues... peut-être j'aurais pas passé l'hiver toute seule... peut-être je serait pas encore en vie... enfin... j'aurais pas Nolan avec moi.... j'aurais pas mes bébés... j'aurais pas une si belle famille... Maman...

Nolan me forçait à ne pas dormir pour que j'apprenne plus vite! Pour être moins dépassée quand on serait revenue! Moins dépassée par les bébés. Arianca a déjà été mère, c'est normal qu'elle en sache plus, elle sait comment et quand..."

Elle ferma les yeux... Maman...

"Je serai pas capable d'être Reine sans toi pour m'aider.... je serai pas capable de continuer.... si t'es pas là...."

Reïna fit un sourire doux... Son moral était au plus bas. Aussi lasse qu'elle se sentait, cette discussion lui faisait l'effet de s'être ouvert les yeux.
Toujours son sourire accroché aux lèvres, elle murmura doucement :

"- écoute moi bien, Idril... C'est déjà la deuxième fois que je te dis de m'écouter aujourd'hui. Alors maintenant je vais te demander de redoubler d'écoute."

Elle fit une courte pause, ses yeux furetant alentour pour être sure de ne pas être entendue.

"- Je... J'ai toujours fait un tas d'erreurs. Tout le temps. La chose la mieux que j'ai faite dans ma vie c'est t'adopter et te trouver. Après, je n'ai fait qu'accumuler les bévues et les gaffes, certaines étaient importantes d'autres non... Je ne sais pas comment tu as fait... Pour tenir à moi... Je t'ai fait subir tant de choses. Tes mots, tu ne les pèses pas... Si tu savais... Les deux plus grosses bévues que j'ai commises, ce sont celles-ci... La première est le jour où... je me suis tellement énervée contre toi. On a aussi rencontré Lindi ce jour-là, tu te souviens ? Oui, bien sûr, c'est impossible d'oublier. La deuxième a été commise aujorud'hyui même. Jamais je n'aurais dû te raconter ça..."

Elle avait adopté un ton précipité, comme si son temps était compté. Elle fit une grimace puis poursuivit, comme si elle avait horreur de continuer de parler ainsi. Ce qui était vrai, en soi.

"- Alors... Je crois que tu n'auras pas besoin de moi pour continuer ta vie. Nolan et toi vous débrouillez si bien ! Bientôt, vous pourrez vous afficher au grand monde et le père de Nolan n'aura plus aucune honte. Mais... je crois que je te suis une entrave. Peut-être que je t'ai été bénéfique, comme tu dis, mais j'ai commis tellement d'erreurs que ça revient au même. Je ne suis qu'un boulet que tu traînes... Idril..."

Ses yeux larmoyants se posèrent sur sa fille. Elle posa la main sur la sienne.

"- Garde cet emblême... C'est celui de ta famille. Mais... Idril..."

Sa voix était étranglée. Elle se tut. Lâcha la main de la Zafara. Rebroussa chemin pour s'enfoncer dans l'épais feuillage.
Plus jamais ils n'entendraient parler d'elle...

Elle ne voulait pas l'écouter. Reïna avait peut-être le coeur déchiré mais elle déchirait celui de sa fille. Elle ne voulait pas entendre ça. C'était trop cruel. Elle voulait l'intérrompre mais n'y arrivait pas. Maman...

"...."

Sa voix était brisée. Elle ne pouvait plus prononcer un mot sans avoir l'impression que sa gorge l'étoufferait encore plus qu,en ce moment. Quand Reïna partit en courant, Idril voulut l'arrêter mais elle trébucha au bout de quelques pas, s'étant pris le pied dans une racine, se tordant la cheville. Elle retint un cri de douleur. Se tenant la jambes, en pleurs, serrant les dents...

"MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"

Reï s'enfonçait parmi les buissons. C'était un peu idiot, certes, vu que ce n'était qu'un parc, et, aussi réaliste fut-il, elle trouverait bientôt les murs d'enceinte dans lequel il baignait. Enfin... Autant courir. Son coeur était brisé. Déchiré en morceaux. Comme si quelqu'un avait soigneusement voulu le tordre et le retordre puis le déchirer en lambeaux pittoresques. Pittoresquement lamentables. Elle ne faisait pas attention aux ronces qui lui fouettaient le visage... Ni aux racines qui lla faisaient chanceler. Mais elle tenait bon... Elle marchait du plus vite qu'elle le pouvait...

L'aïsha était sûre que si elle quittait Idril, Idril deviendrait heureuse. Que cela lui était bénéfique. Mais, bien entendu, tout cela était faux. Entièrement faux. Cela ne ferait que la rendre encore plus triste... Mais bien sur elle ne le savait pas. Si seulement... Puis retentit dans la broussaille émeraude un cri de douleur, un hurlement désesperé :

"MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN!!!!!!"

Reï hurla aussi... Hurla intérieurement. Dans son corps, une bataille faisait rage : ses jambes couraient toujours mais une petite partie d'elle-même lui disait "rentre, rentre.. Il fait toujours plus beau chez soi" Mais à y penser elle n'avait pas vraiment de chez-soi. Elle se logeait chez Arianca. Et sa réelle maison, dans les fauxbourgs de Médhyna, devait être dévastée depuis longtemps par les pilleurs... Reïna continua de courir. Toujours plus vite. Toujorus plus fort... Elle s'en voulait tellement. Mais Idril devait connaître un peu de bonheur sans elle, pour une fois...

(pardon court ><)

Nolan, Shao et Arianca avaient parfaiement entendu. Shao se mit à couiner. Nolan dit autres de rester où ils se trouvaient et de vérifier si personne ne venait. Il suivit le chemin puis la piste d'Idril, il la trouva assise, serrant sa jambe contre elle, en pleurs.

"Idril? Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi t'as crié? Et où est Reï?"

Pas de réponse. Elle ne répondait pas cette fois-ci. La prince souleva le menton de sa bien-aimée, elle ne le fixait pas non plus. Il la força dans ce cas.

"Idril c'est du sérieux... où est ta mère?"

Idril déglutit avant de parler.

"Je... je sais pas.. elle est partie... en me laissant là..."
"Elle t'a dit pourquoi?"

La Zafara Bleue eut de nouvelles larmes. Il dut attendre qu'elle se calme.

"Elle a dit... que je serai mieux... sans... elle...."

Nolan eut peine à en croire ses yeux. Reïna avait dit ça? Mais elle ne pouvait pas se passer d'Idril, Idril qui pleurait, Idril qui ressemblait à une enfant abandonnée... Idril dont les yeux ne brillaient plus du tout. Il lui fit une étrinte pour essayer de la consoler, il la soutint et la ramena près des autres. Arianca ne disait rien, comme elle savait, comme si elle avait tout deviné. Après tout elle était magicienne.

Nolan repartit comme un fou dans le parc pour retrouver la petite Aïsha. Si elle se blessait ou se faisait prendre....

"Reïna! Reïna! Reviens!"

Son odeur était quand même plus fort de seconde en seconde. Il se rapprochait, il était plus rapide, mais elle avait quand même une belle avance. mais il ne la lâcherait pas de sitôt.

Shao, voyant sa mère différente, rampa jusqu'à elle en s'appuyan sur le pied d'Idril étouffa un cri en aspirant rapidement de l'air. Et ce pied, on le voyait, n'était plus très bien placé. Un simple mouvement de rien était un supplice pour elle, alors marcher... Shao s'aggrippa à la robe de sa mère, attiré par l'objet brillant qu'elle avait dans sa main, le bébé s'en empara pour ensuite redéscendre à terre le lâcher. Arianca prit le médaillon dans sa main et fixait la propriétaire qui ne regardait personne.

(Pas mal mais Idril allait pas rester seule?)

Reï haletait... Elle ne savait plus où elle allait. Elle s'égarait. Ses yeux étaient fuyants. Comme une bête allant vers l'abbatoir. Sauf que rien ne la menaçait. Rien. Tout cela était dans sa tête. Dans son petit crâne... Selon elle, Idril vivrait bien sa vie seule... Elle devait être un peu autonome.. Elle se sentait comme un poids lourd. Un poids lourd que la Zafara devait traîner partout... Elle se sentait totalement ainsi...

Une ronce la retint sur son passage en déchirant sa robe au niveau de la hanche. Une longue griffure. Un lambeau de tissu resta accroché sur l'arbre à ronces. Elle n'y fit pas attention... L'aïsha se heurta contre un grand arbre, puis vacilla un peu. Elle ne voyait plus qu'en vert. Sa tête lui tournait... Elle avait la gorge sèche, si sèche. Elle avait l'impression d'entendre un bourdonnement... Un bourdomment qui résonnait à ses oreilles sans fin, comme une mouche qui la taraudait.

"- Arrêtez ! Arrêtez !"

Elle avait crié, mais d'une longue distance on ne pouvait pas très bien l'entendre ni la situer dans cette forêt verte. Elle courait vers le Nord sans s'arrêter. Peut-être qu'elle devenait folle. Elle n'en savait rien. La jeune magicienne agitait ses bras en tous sens, comme si elle voulait décoller. Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait faire. En attendant, elle continuait de courir.

Mais, décoller, elle le fit. Elle ne l'avait pas vue. Elle aurait du la voir.
Le bout de la plate-forme.
Le caillou.
La chute en contrebas.

[minable. J'espère que tu me pardonneras]

"Reïna!"

Où était-elle enfin? Elle ne pouvait pas s'est volatilisée comme ça. Nolan ne savait pas où chercher. Introuvable cette fille. Une flèche passa devant lui. Pas verte et mauve. Mais bleue. Et très rapide. Idril!

"Attends tu es blessée!"

Mais elle n'écouta pas. Nolan la suivit. Elle se dirigeait vers... la falaise!?! Elle voulait le suicide!

"Idril!!"

La Zafara sauta dans le vide pour s,asscroher à la paroi, descendant à une vitesse hallucinnante puis, bien cramponnée, elle prit son élan pour sauter dans les airs et attraper quelque chose au vol. Elle se plaça de façon à recevoir le choc, pour que Reïna n'ait rien de plus.

"Idril! Pas de casse?"

Aucune réponse. Nolan alla alerter sa mère et Lindi. Elles pourraient peut-être l'aider. Ou bien aller chercher des serviteurs.

"Maman! Lindi! Reïna est tombée de falaise! Idril l'a rattrapée! J'ai peur qu'elles soient gravement blessées!"

Au bas de la falaise, Idril avait encaissé un grand choc.

"Ma... maman....?....."

Pendant la chute, Reïna était tombée dans les pommes. Si on pouvait appeler ça comme ça... Plutôt tombée dans les airs.
Mais... L'éclair bleu fut le plus rapide. L'éclair bleu la saisit et la déposa sur une roche plate, à côté de la source... Mais atterrit brutalement. La blessure d'Idril ne serait que rudimentaire, elle guérirait vive, tandis que celle de Reïna, c'était un peu plus grave : c'était bobo à l'intérieur de la tête. Carrément.

Autour d'elles, le tonnerre assourdissant de la chute d'eau se déversant dans les torrents calmes de la rivière les inondait. Reï était inconsciente. Inerte. Elle reposait, faible petite forme verte déchirée dans les bras d'une créature d'un bleu vif elle aussi inconsciente. Autrefois, Idril avait cherché le réconfort de Reïna en tant que créature faible. Maintenant c'était Reïna qui recherchait la sûreté de la nouvelle forme d'Idril en tant que créature faible... Elle respirait à peine, son torse se soulevait juste de temps en temps, irrégulièrement. Elle ne parlait pas... Elle ne reprenait pas conscience. Certaines personnes appellent ça le coma.



Un peu plus tard, Lindi pleurait à chaudes larmes. Rien ne pouvait l'arrêter. Ses sourcils, arqués vers le haut en signe de détresse tressautaient, ainsi que son corps. Elle n'était pas inconsciente, au moins... les blessures physiques de la Zafara bleue étaient inquiétantes tout de même mais personne ne pouvait s'apercevoir de l'ampleur de la blessure à l'intérieur de Reïna..

"- Mais... Que s'est-il passé ? Pourquoi ? Nolan ? Tu comprends, toi ? Nolaaan !"

Mais il était dans le vague. Perdu. Comme l'enfant que sa mère Arianca avait abandonné une coupe d'années plus tôt. Il fixait sa bien-aimée. Lindi, elle, cherchait du réconfort, des mots... Rassurants, peut-être. Des mots qui l'aideraient, des mots qui l'envelopperaient comme des idylles impossibles...

[pardon, assez court et j'ai un peu contrôlé le perso Nolan x_x]

"Maman....? Maman!"

Idril frottait le visage de Reïna mais n'obtenait aucune réaction. Elle commençait à plus que s'inquiéter. Elle s'affolait carrément.

"Maman...."

Elle la secoua même.

"Maman réveilles-toi... s'il te plaît... réveilles-toi..."

Idril n'osait bouger à cause de la douleur intense à son dos. Si aprèes ça elle arrivait à bouger encore eh bien... Et avec sa cheville, elle ne marcherait avant un bon moment.Et les rochers. C'était toute la jambe gauche qui en avait gouté à la chute. Et comment guérir Reï? Arianca était puissante mais se serait trop lui demander. Et Idril se posait une question. Sans être là, elle avait senti la falaise, la course, le danger. Sans y être... c'était pas son instinct. Ça non.

"J'y crois pas... j'ai... de la magie...?"

Ça l'allégeait un peu. Grâce à ça sa mère n'avait pas d'autres blessures plus graves, elle serait peut-être morte même. Mais même... ça ne résolvait pas le problème... Idril perdit conscience un court momentsous la douleur qui la faisait tourner de l'oeil.

Elle rouvrit les yeux quand elle entendit des cris d'enfants. Lindi... la fillette était dans tous ses émois.

"P.... prenez.... Maman....."

Arianca prit la petite magicienne. Libérant Idril d'un poids sur le corps. Et Nolan qui avait l'air de revenir à la réalité. Il s'agenouilla auprès de sa compagne pour la soulever mais un gémissement l'intérrompit. Il reposa Idril sur le sol.

"Maman... voulait partir... elle a dit... que je serais mieux sans elle... j'ai... j'ai senti qu'elle courait... un grave danger... sans... sans y être... mais... elle arrive pas... à se réveiller..."

Elle ramassa le collier tombé des mains de la Reine.

"Il faut... que je retrouve... quelqu'un..."
"Qui?"
"Ma véritable mère..."

La Zafara bleu attacha d'elle-même le collier autour de son cou, à côté de celui en argent que Reïna lui avait offert le lendemain de leur rencontre. S'évertuant en même temps d'appeler sa magie pour tenter de soigner l'Aïsha, même à distance. Encore un peu... encore un peu plus... toujours plus... Reïna en avait besoin, pas elle.... et la lumière bleue qui finit par l'entourer n'était pas là pour faire joli XD



(Mais je me surpasse o0')

Mais Reï était désespérement enfermée dans une cage. Une cage de sommeil. Une cage de sommeil éternel, mais qui chancelait. Qui vacillait... Qui penchait toujours entre deux solutions : la vie, aussi cruelle soit-elle, et la mort, aussi douce soit-elle. Deux propositions. Un choix. Un choix à vie, ou à mort. Un réel dilemne... Une vataille qui se livrait à l'intérieur de Reï. Une bataille qui n'était pas prête d'être finie...

*
* *

"- Où.. Où suis-je?"

Pas de réponse.

"- Qu'est-ce que je fais ici ?"

Pas de réponse. Elle haussa le ton, inquiète.

"- Mais... Pourquoi on ne répond pas ?"

Pas de réponse. Elle se prit la tête entre les mains et hurla :

"- Mais qui suis-je ?
- C'était la question à se poser."

Une silhouette filiforme venait d'arriver. C'était visiblement celle d'une femme. Quand Reï la distingua mieux, elle put discerner une aïsha. Plutôt maraquatique. Orange. Croulant sous un tas de breloques en tout genre, du vrai or, des diamants, mais également de la bête quincaillerie. Egalement des tissus. Oui, recouverte de tissus... Des châles en laine... Des écharpes en lin... et des tas de tissus opalescents noués autour des bras de la taille, qui lui donnaient l'air de flotter. Ils s'agitaient, ondoyaient, bizarrement, alors qu'il n'y avait aucun vent - l'aïsha ne le sentais pas souffler dans son poil. Tout autour d'elle était noir. Mais cette silhouette qui s'avançait vers elle en sautillant, avec un sourire radieux, émanait d'une telle puissance gaie mais mystérieuse qu'elle avait envie de sourire elle aussi.
Une silhouette bien connue.
La voyante du désert du Hadra.

"- Je m'appelle Anissa, au fait, le savais-tu ? Dit joyeusement l'aïsha orange en s'approchant d'elle. Ses cheveux frisottés auburn ondulaient dans l'espace tandis que ses volumineuses boucles d'oreilles bleu turquoise se balançaient av ec des petits tintements métalliques. Tu sais... Elle reprit sérieusement. Là-bas, dans le monde blanc, tout le monde t'attend. Ils sont très inquiets pour toi, chérie..."

Elle fronça les sourcils. Reïna ne la suivait plus trop... Pourquoi paraissait elle fâchée tout d'un coup ?

"- Le.. Le monde blanc ?
- Exact, chérie. En bas c'est le monde blanc. Là om le commun des mortels mènent leur existence... Mais.. Ici, on est dans le monde noir. Si tu ne sais pas, ça veut dire que tu ne vois pas...
- Que je ne vois pas quoi ?
- Les morts.
- On est en enfer ?
- Oh, non, tu ne comprends pas, dit-elle en éclatant de rire. Il n'y a pas d'enfer.. Les gens ne sont pas jugés. Simplement, tout autour de nous, il y a des fantômes.. Je me disais aussi que tu ne les apercevrais pas. Ils sont là.. Des silhouette blanches opalescentes, qui murmurent leurs derniers désirs à qui veut l'entendre.. Ils sont enfermés en eux-mêmes.
- .. ?
- Il ne se rendent pas compte de ce qu'il se passe autour d'eux. Ils errent dans ce monde noir à l'infini... Sans jamais pouvoir aller dans le monde blanc. Ce monde n'a pas de limites. Il n'est pas confiné. Il s'étendra à l'infini, pour accueillir tout ce que l'humanité rejette.. Tout ce que nos races tuent et s'entre tuent.
- Mais pourquoi suis-je ici alors ?
- Tu sais pourquoi je te raconte tout cela ? Il faut que tu saches..."

La voyante avait essuyé d'un revers de la main sa question, comme si elle n'avait pas existé. Reïna secoua la tête en signe de négation. Mais, tout à coup, tout devint flou autour d'elle... Comme une vitre constellée de buée que l'on efface à l'essui-glace. Elle voyait... Elle ne voyait rien. Elle retombait dans l'inconscience.

*
* *

Dans le monde blanc, le vrai monde, Reï toussa. Toussa violemment. A s'en décrocher les poumons...
Mais elle ne se réveillait pas.

[Voilà, j'ai essayé aussi de me surpasser *3* j'espère que tu aimeras ! Mais c'est pas fini, en fait, mais je voulais pas trop prendre de place ^^' je continue avec 'Anissa' dans mon prohcain post ]

(Tu sais trop me titiller et désolée pour le week-end )

Il y en avait qui ne comprenait pas vraiment. Quelle mère et tout ça? Et Reïna s'en sortira-t-elle? Et Idril? C'était grave ses blessures. Plein de têtes inquietes. Trois Zafaras plus qu'inquiets, des bébés qui couinaient sans arrêt, sentant la tension et une petite Acara dans tous ses états.

Faisant fi de ses blessures, Idril avait boité jusqu'à Reïna, collant son museau dans le cou de la petite magicienne avec des larmes silencieuses. Maman...

*Reviens... reviens Maman...*

Quoi faire? Reïna se crachait les poumons, pas de trousse de soins, deux blessées, une inconsciente et une incapable de marcher. Pas très pratique. La Reine usa de ses pouvoirs pour appeler des serviteurs et demanda aussi qu'on emmène le carosse, ben oui c'est la Reine!, pour pouvoir les ramener au palais. Sinon se serait encore plus louche.

Idril refusait de se détacher de sa mère. Si elle avait pas couru partout aussi...

*Maman....*

Une autre larme qui tombait sur le coup de Reïna.

*Maman... s'il te plaît...*


(À toi de jouer, je pars toute la journée demain et Dimanche vive le ciné!! ^^")

[c'est quoi ce bug de taille ??? Je suis désolée ><
dans le prochain post, réveil de Reï <3]

L'aïsha verte ne savait pas trop ce qui lui arrivait... Elle sentait qu'on la déplaçait... Mais elle se sentait si engourdie... Ses paupières semblaient peser dix tonnes tandis que son corps semblait pétrifié dans du ciment... Non, en fait, son corps était mou. Elle était molassonne, recroquevillée dans les bras d'elle ne savait pas qui.. En tout cas c'était chaud... Mais pas désagréable. Mais toujours impossible de marcher. De se mouvoir... Une profonde douleur l'anéantissait, lui bourdonnait aux oreilles, rappelant à toutes les parties de son corps qu'elles agonisaient... Incapable de s'en dépêtrer.


De nouveau ce monde noir... Ce monde sans personne. Sans personne sauf elle, petite créature verte, habillée de violet, tapie dans un coin... Si on peut appeler ça un coin. C'est un endroit qui s'étend à l'infini. En haut, en bas, à droite ou à gauche, on ne voit rien à part l'immensité noire. Une impression de flotter, peut-être.. Mais aussi une impression de tomber dans le vide.

"- Reïna ! Reïna !"

Une forme affolée court vers elle. Curieusement, les bruits de ses pas se répercutent dans toute la salle avec un écho affolant. Quand la silhouette désormais bien connue s'arrêta devant le visage de Reï, elle osa un pâle sourire.

"- Ca va ? On a eu un contact rompu.. Je.. je ne sais pas ce qu'il s'est passé..
- Vous me disiez.. Vous étiez prête à me dire pourquoi je suis ici et pourquoi vous m'avez raconte tout cela sur... (elle déglutit difficilement) le monde noir et le monde blanc.
- Ah.. Oui.. On y était."

Le visage inquiet d'Anissa laissa place à un sourire rayonnant. Ses cheveux ondoyaient, ses multiples boucles d'oreilles cliquetaient étrangement et ses châles et tissus noués un peu partout flottaient dans l'invisible vent.

"- En fait cela va mieux maintenant... Mais.. Vois-tu, chérie, tu t'es retrouvée dans le monde noir car tu étais morte. Mais tu n'étais pas réellement. Regarde : tu es encore si consistante ! Tu es dan,s un état paranormal : entre la vie et la mort.
- ... Entre la vie... et la mort ?
- OUi. Si tu décides de rester ainsi, croupissant dans ce monde es ténèbres infini, peu à peu, ta matière consistante s'effacera et tu deviendras fantômes comme les millions d'âmes qui vagabondent autour de nous...
- Mais.. Je suis bien dans un rêve, non ?
- Pas vraiment... Un appelle ça une Vision, chérie. Ce n'est pas comme les autres voyants incompétants (elle fit une grimace) le disent. Ca ne sert à voir ni le futur, ni le passé.. Ca te projette dans un futur, un passé ou un pr&sent possible. Et moi, en tant que devineresse, je peux venir te parler. Pour tout récapituler, tu es dans le monde noir car si tu ne fais rien, tu vas mourir et errer ici... A jamais."

Les paroles d'Anissa étaient vribrantes. Chaudes, dégoulinantes. Elles résonnaient dans son esprit comme de la lave coulant tout autour de son corps... Lui prodiguant en même temps l'effet de prendre une douche froide. C'était étrange comme sensation. L'aïsha verte étendit ses mains devant elle. Oui, à moins qu'elle soit myope, elle était légèrement plus translucide qu'avant... Elle n'avait plus cette teinte verte flash mais un vert olive plutôt délavé.

"- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Rentrer dans le monde blanc. C'est ce que tu veux, non ?
- ... Oui. Mais je ne veux pas causer de mal à Idril et à ceux que j'aime. Mon amour leur est une malédiction. Il ne leur arrivera rien de bon si je continue à être avec eux...
- Ca c'est ce que tu crois. Et tu as pensé.. Si jamais tu les quittes pour toujours, ils seront encore plus malheureux ?"

Reï écarquilla les yeux... Elle n'avait encore jamais vu la question sous cet angle... Mais... Au fond d'elle, dans son petit coeur, c'était Idril qui occupait la plus grande place. De loin. Et chaque minute séparée d'elle la faiblissait... Car un courant magique, ou quelque chose de ce genre, les liait irréprochablement.

"- Oui... je veux retourner chez moi dans le monde blanc...
- Tu vois !
- Je veux pouvoir serrer Idril encore une fois... Voir Lindi sourire... Et observer les bébés grandir... Et pouvoir regarder Nolan protéger avec tout son amour Idril.. et je veux recevoir encore des conseils d'Arianca.
- Tout ça c'est très bien... Ecoute Reïna. Tu as compris ce que je voulais que tu comprennes. Alors je vais devoir partir maintenant.
- Mais comment je vais faire pour partir d'ici ??
- Simplement... Tu dois le vouloir très fort. Au fait Reïna... Idril... Elle va bientôt couler des jours très heureux... Et dans sa vie quelqu'un de pas si nouveau que ça..
- C'est super!
- Mais... N'oublie jamais cela, ma chérie... Les deux formes noires rôdent toujours. Toujours..."

La silhouette d'Anissa commença à s'effacer. Les perpétuels tintinabullements de ses multiples bijoux s'estomaient peu à peu. Son image devenait de plus en plus sombre, estompée, comme si on l'effaçait avec une gomme. Puis, elle finit par s'évanouir dans l'obscurité. Reïna ramena ses genoux tout près d'elle et ferma les yeux avec toute la vigueur du monde. De tout son être, elle désirait retourner voir Idril.



Reïna n'était pas encore vraiment réveillée... Elle sentait juste la fraîcheur des draps autour d'elle et une petite brise - réelle cette fois-ci - qui devait s'échapper d'une fenêtre ouverte pour la caresser dans son sommeil>... Ses yeux étaient toujours irrémédiablement clos mais, même si maintenant elle était inconsciente depuis deux jours, elle allait vers le rétablissement...

(Rah j'adore et je t'adore aussi!! Dis dis! On pourrait tout mettre sur DA un jour! C'est super comme histoire )

Pendant que Reïna..... dormait..... il s'était passé quelqueschoses. Bon à commencer ils étaient rentrés et Nolan avait bien failli faire une dépréssion puisque Lindi était à cran et le suivait partout (Sorry ^^'). Le pauvre s,en arrachait presque la crinière et la fourrure. De bons bouchons pour les oreilles réglèrent le tout.

Les serviteurs avaient tous gardé le silence. Bien sûr dans cette partie du château, ils vivaient un peu à prt et formaient une presque famille. Arianca avait surveillé d'un oeil perçant toute réaction suspecte. Les bébés ne voulaient pas d'une nourrice, ils allaient même, même Shao ce qui était incroyable, jusqu'à feuler et sortir les griffes. Possessifs les rejetons. Pour Idril? Eh bien.....

Le retour avait commencé en beauté. On s'était occupé de son dos, un mal de chien et elle éventrait les coussins pour se calmer. Après c'était la jambe. Serrant les dents, se tenant le museau avec une corde pendant que messieurs les médecins replaçaient les os brisés à la bonne place pour lui faire un énorme bandage très solide qui lui entourait toute la jambe. Quand elle put hurler elle ne se gêna pas une seconde. Mais ça faisait du bien. Deux béquilles pour les déplacements, beaucoup de chutes pendant qu'elle se déplaçait ces deux derniers jours. On l'avait clouée au lit. Et elle portait une corset pour le dos. Pas de chance. Mais têtue comme elle l'était, elle "s'enfuya" de sa chambre et boita jusqu'à celle de Reïna. Au moins la voir un peu.

Elle releva une mèche une deux du visage de la magicienne. Elle se coucha en demi lune, autour de l'Aïsha, comme une mère chat avec ses petits.

"Tu n'en croiras pas tes oreilles.... Maman...."

"- Dis, Nolan.. C'était comment ton enfance ?"

"- Dis, Nolan.. Idril et toi vous comptez avoir d'autres enfants ?"

"- Dis, Nolan... Ca fait comment d'être prince ?"

"- Dis Nolan.. Arianca, elle fait comment pour rester toujours aussi belle ?"

C'était la tactique de Lindi. Parler d'autre chose. Ne pas penser à tout ce qui était arrivé au cours de ces derniers jours, en particulier le jour du drame, le jour de son arrivée. Elle était toujours collée aux basques de Nolan. En trotinnant gaiement, comme si c'était tout à fait normal. Avec une joyeuseté forcée, comme si tout ce qui arrivait était extrêmement banal, la routine, quoi... Et cela sept jours sur sept. Imaginez-vous un peu être suivi sans arrêt par une petite acara rouge et être harcelé de questions sans intérêt... Mais elle ne s'arrêtait pas.
Mais un jour..

"- Dis Nolan.. Est-ce que je t'embête ?



"Tu n'en croirais pas tes oreilles... Maman..."

Quotidiennement, Idril venait se recueillir auprès de sa mère. Elle était encore dans l'inconscience, mais son état s'améliorait. Même si des longues cernes sillonnaient le bas de ses yeux et qu'elle semblait plus affaiblie que jamais, elle reprenait des forces, son sommeil devenait de plus en plus léger, parfois on pouvait observer du mouvement, une petite grimace, un tressaillement.. Ces améliorations étaient toujours remarquées. Notées sur des gros calepins noirs par des érudits et des médecins qui l'observaient. Scrutaient son état. Lui faisaient pleins de tests par jour... Mais ils n'étaient pas là vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Vers huit heures, l'heure du repas, lorsqu'ils étaient tous rentrés auprès de leur femme pour le souper, Reï restait quelques minutes seule et dans ces moments la Zafara Bleue se glissait dans sa chambre et lui parlait... Comme si elle dormait tout simplement... Comme si elle n'était pas dans un coma profond...
Reïna était une véritable princesse au bois dormant qui n'attendait que le baiser de son prince charmant...
Sauf que cette fois-ci, elle fut plus coopérative : ses sourcils se froncèrent et ses paupières tressaillirent.

[moi aussi je t'adore ma Arie j'ai hâte de te revoir =3
Au fait, pour nos deux méchants, j'ai une idée ! je vais essayer d'écrire quelque chose. Tu me diras quoi]

Nolan en griffait les murs et les tapissries. Il n'aurait jamais cru que Lindi était aussi bavarde! Sans cesse des questiona, toujours comme une sangsue. Bien qu,elle soit en ce moment très énervante et désespérante il ne s'emportait pas contre elle, ça lui ferait de la peine. Quand elle posa LA question: Nolan se retourna vers elle, lentement.

"Lindi... je comprends ton stress. Moi aussi je suis stressé par tout ça et j,ai peur... c'est un moyen pour toi de penser à autre chose. Moi c'est d'être seul parfois... mais... dans un sens oui ça m'embête, j'avoue. Mais en même temps... être avec toi... eh bien au moins tu me fais penser à autre chose. Ça m'enlève un poids sur les épaules. Lindi..."

Nolan prit Lindi par les épaules.

"Tu veux bien rester avec moi? Jusqu'à ce tout le monde soit à nouveau rétabli?"



Idril revenait tous les jours pour voir Reïna, attendait avec impatience qu,elle se réveille un jour. Elle avait si hâte de lui dire! De lui apprendre la vérité! Enfin vérité... si c'en était une seulement. Reïna n'avait rien ressenti quand elles s'étaient rencontrées? Signe? Peut-ête bien.

La Zafara était sur le point de s'endrormir après une journée éreintante. Elle ronflait même. Se réveillant brusquement.

"Je dois me réveiller! Pas dormir! Pas dormir avant que Maman se réveille pas!"

Un signe? Reï.... Idril approcha son nez à un centimètre de celui de la magicienne.

"Maman?"


(D'accord pour les méchants)
(Je veux te reparler! ;_; )

Et, là, brusquement, Reï rouvrit les yeux. En voyant le museau d'Idril à un seul centimtre du sien, elle ne cria pas. Simplement, ses globes oculaires déjà largement ouvert s'largirent encore plus et elle ouvrit la bouche, prête à balbutier quelque chose, mais sa gorge était en feu et elle ne put articuler un mot. Sa tête lui tournait atrocement, elle ne discernait pas très bien les détails - sauf le museau d'Idril quasiment collé au sien. Elle se sentait très engourdie... Comme si elle avait dormi des jours durant. Mais c'était ce qui s'était produit, tout compte fait.

Un long moment de silence s'ensuivit. Elle avait toujours sa bouche ouverte et fixait Idril... Ses pensé&es s'entrchoquaient dans sa tête. Que faire ? Que répondre ? Faire face à sa fille ? Ou se rembrunir ? Elle ne savait pas pour quoi opter. La jeune magicienne inspira longuemlent, essayant de chasser son mal de crâne si persistant et commença à bredouiller :

"- Mais.. Mais.. Qu'est-ce que je fais ici ?"

Grosse tache toute dorée et sûrement un peu pleine de poils, qui devait donner un effet comique à la scène si on était pas une des deux actrices XP. Idril resta silencieuse le temps que Reïna reprenne ses esprits. La Zafara recula un peu. Pour pas inonder la magicienne du fait que le chili était super ici XD

"Ça fait une semaine que tu dors... on nous a ramenées au palais et les médecins sont partis diner... c'est le seul moment où je peux venir te voir"

Essayons de reculer avec ce plâtre voulez-vous? Idril se plaça plus confortablement sur le lit mais soupira. Elle détestait ce truc tout blanc et tout dur.

"J'ai essyé de te soigner avec ma magie mais je dois avoir besoin de plus d'entrainement...."

Toujours hébétée, Reï cligna juste des yeux, la bouche toujours grande ouverte... Elle ne se souvenait pas bien... Pourquoi était-elle ici, déjà ? Elle se souvenait... De l'histoire d'(Idril, elle déglutit difficilement. Puis... Elle se souvenait... D'un monde vert. De la broussaille... Partout... Dans tous les tons... Toutes les nuances. Du vert pomme, vert anis, vert émeraude, vert abyssal... Du kaki, du vert bouteille... Puis... Le vide.
Un sentiment de vide frustrant. Le sol se dérobant sous ses pieds. Aucun support, aucune tangibilité...
Et plus rien entre les deux.

C'est ainsi que Reï perdit la mémoire de tout ce qu'il s'était passé au parc...

"- Quoi? Ta magie ?"

Il ne faut pas lui en vouloir. Reï n'est au courant de rien. Elle ne s'est jamais doutée qu'Idril ait une once de magie en elle ; ce n'est pas méchant. Des gens l'ont, des gens ne l'ont pas... Ca ne veut pas dire qu'ils sont mauvais pour autant. Idril en était la preuv e vivante. Reï pouvait sentir les ondes de magie émanant de certaines personnes. Arianca, par exemple, qui utilisait au quotidien une telle dose de magie qu'elle en ferait rougir les plus grands magiciens du continent, elle avait tout de suite senti son appartenance au monde de la magie.. Mais Idril, c'était une autre forme de pouvoirs. Plus discrète. Plus délicate. Introuvable, qui file entre les doigts... Elle n'aurait pu jamais se rendre compte qu'elle possédait cette particularité. Or, elle l'avait découvert.

*
* *

Lindi renifla. Elle s'était attendue à tout sauf à cela... Elle en pleurait de joie maintenant. De son nez coulait une vraie fontaine, ce n'était pas très joli mais cela pouvait toucher certaines personnes qui pouvaient comprendre l'origine de ces larmes de joie - Nomlan en faisait partie.

"- B.. Bien sûr ! Avec plai.. plaisir !"

Elle ne put que balbutier ces mots à la hâte. La jeune Acara essuya une larme avec le revers de la manche de sa robe - depuis qu'elle logeait ici, dans le palais, on avait totalement refait sa garde-robe. Elle fit un grand sourire.

"- Je.. Je vais essayer de pas trop t'embêter."

Bien sur ils étaient à mille lieues de savoir qu'en ce moment même, Reïna était réveillée et en compagnie d'Idril...

(court.. peu d'inspi .___.)